5 questions à Christina Sfez (FR)

Si ses robes de mariée aux coupes impeccables et au style qui sent bon la liberté et la douceur de vivre vous sont familières, découvrez en plus sur Christina Sfez, la créatrice qui se cache derrière la marque bridal éponyme. Sa passion pour les couleurs, son arrivée dans l’univers du mariage, son rêve américain, ses passions quotidiennes et ses coups d’émotions avec ses futures mariées… Vous saurez tout en 5 réponses touchantes, avant de découvrir un bonus final.

Bonjour Christina. Toi qui te caches derrière la marque éponyme Christina Sfez, peux-tu te présenter un peu plus ?

Christina Sfez : “Je m’appelle Christina et suis née à Paris dans le 18ème arrondissement avant de grandir dans l’Est parisien, plus précisément dans le 19ème. Après le collège, j’ai intégré l'École Boulle pour obtenir un baccalauréat en Arts Appliqués.J’ai ensuite passé deux ans à Lille au Lycée Sévigné pour un BTS Stylisme de mode. Après un retour parisien de quelques années, j’ai décidé de partir vivre à Marseille à 23 ans… et c’est là où j’ai rencontré l’homme de ma vie. Depuis, nous avons deux enfants : Margaux, 10 ans, et Joseph, 6 ans.

Photos Aubrey Westlund - Chloé Lapeyssonnie


Etant la cadette de la famille, j’ai une grande sœur et une petite sœur qui sont les meilleures amies de ma vie. Distance ou non, on échange des messages à longueur de journée.

Très sensible, rêveuse, terriblement emphatique, fonceuse malgré mes peurs et mes doutes... Je suis de ceux qui pensent qu’il faut tenter de faire les choses plutôt que de les regretter et c’est pourquoi je ne me suis jamais laissée porter. Comme beaucoup, j’ai fait des erreurs mais je ne regrette rien : c’est ce qui forge l'expérience et nous fait évoluer.
Ma mère et ma tante Stéphanie étaient tres manuelles : ma mère s’asseyait à sa machine à coudre et nous demandait à tour de rôle ce que nous souhaitions comme tenue pour nos Barbie... J'étais fascinée par ce qu’elle faisait, la manière dont elle pouvait transformer un tissu à plat en une création en trois dimensions que mes poupées pourraient porter. Ma tante, elle, m’a fait découvrir la couture à la main, la minutie et les poupées Waldorf. En primaire, je passais déjà ma vie au Marché Saint-Pierre qui n’a plus aucun secret pour moi.


J’aimais bricoler des choses de mes mains, avec des tissus la plupart du temps et je pouvais passer des heures seules à découper, bricoler et assembler des choses. Le tout ne devait pas ressembler à grand-chose mais j'étais heureuse et fière de le faire : c’est tout ce qui comptait ! Je confectionnais des cadeaux d’anniversaire pour ma famille ou encore le calendrier de l’avent que je remplissais de petites babioles cousues à la main.

“Je n’avais jamais songé à devenir créatrice de robes de mariée…”

Comment t’est venue l'envie de te lancer avec Christina Sfez, ta marque de robes de mariée éponyme ?

A vrai dire, je n’avais jamais songé à devenir créatrice de robes de mariée. Dans ma famille, le mariage n’est pas quelque chose d’établi comme une étape de vie incontournable. Je n’avais d’ailleurs assisté qu’à très peu de mariages.

J’ai d’abord eu une marque de prêt-à-porter pendant 8 ans, que j’ai créée à l'âge de 21 ans sur un coup de tête (une autre histoire que je pourrais vous raconter bientôt...). Trois mois après avoir arrêté, j’ai monté ma propre marque de robes de mariée éponyme ! Une amie rêvait d’une robe de mariée sur-mesure et ne trouvait pas son bonheur : ni une, ni deux, je l’ai donc dessinée et créée. J’ai adoré et je me suis alors souvenue de la collection de linges anciens que je stockais et chinais depuis des années. Malgré le fait d’être une grande fan de la couleur, j’ai trouvé l’univers du mariage MAGNIFIQUE. Accompagner une mariée pour dessiner et réaliser la robe pour l’un des plus beaux jours de sa vie a quelque chose de très privilégié et magique. J’aime travailler chaque robe en l’adaptant à la femme que j’accompagne. La quête de la tendance et le renouvellement perpétuel de nos gardes-robes en prêt-à-porter ne me correspondaient finalement pas.

Photos Débora Traitè, Chloé lapeyssonnie, Mackensey Alexander

Peux-tu nous en dire plus sur ta collection 2022 Breathe ? Quelles ont été tes inspirations derrière ces nouveaux modèles ?

Une envie de liberté, de légèreté et de souffler après cette période que nous avons tous traversée…  Au niveau des soies, je souhaitais de la simplicité dans les coupes, des jeux de textures et d’aspects différents pour que les créations s’animent et prennent vie lorsqu’on les porte. Je mets toujours beaucoup d’amour lorsque j’imagine ces tenues pleines de sensibilité et de poésie. Le credo ? Des robes qui prennent vie une fois portées, dans lesquelles on peut vivre pleinement sa journée, rire, danser, profiter, se sentir belle tout en étant soi-même et à l’aise !

Photo Time of Joy

Tu nous accueilles aujourd'hui dans ton showroom de San Diego. Entre les Etats-Unis et la France, pourquoi avoir fait ce choix de travailler en Amérique et que t’apporte cette approche multiculturelle au quotidien et dans ta marque ? 

A la base découvrir les Etats-Unis était un rêve d’adolescente. A 14 ans, j’ai découvert le Nevada avec ma famille et j’avais adoré... Mais j'étais restée sur ma soif de découvrir la suite. Je partageais cette envie avec mon mari et nous souhaitions un jour déménager pour New York. Puis nous avons eu Margaux, donc on ne s’imaginait plus vivre cette fast life pour elle et notre vie de famille. Un été, nous sommes partis en Californie et nous avons eu un coup de foudre pour San Diego, sa douceur de vivre et sa positivité. Tout y est possible et les gens sont d’une gentillesse incroyable ! Notre priorité était que Margaux et Joseph soient bilingues : c’est gagné aujourd’hui ! Nos enfants grandissent entre deux continents, dans un environnement multiculturel, bienveillant et créatif, ce qui est primordial pour nous.

“ Pouvoir sublimer la femme qu’elle est, sans la trahir ni la cacher…”

Dans mon travail, la multiculturalité et la richesse de ces deux pays sont des sources infinies d’inspiration au quotidien. Les paysages français sont exceptionnels et inégalés. La beauté des monuments et la richesse de notre patrimoine (musical, artistique, architectural etc) me fascinent et m'émeuvent lorsque je suis en France. Les contrées californiennes, elles, sont sans commune mesure. Végétation florissante, climat des plus agréables, plages à couper le souffle... L'immensité du ciel et la luminosité sont incomparables et omniprésentes lorsqu’on est sur San Diego. 

Quel est l'aspect (ou les aspects) que tu préfères dans ton quotidien de créatrice/cheffe d'entreprise/femme/mère ? 

Personnellement et à 100% sans hésiter : les câlins du matin avec mes enfants, même s'ils peuvent être très brefs parfois parce que le réveil n’a pas sonné.

Professionnellement : lors du premier rendez-vous avec une future mariée, nous essayons plusieurs options avant que je la conseille et lui propose des variantes plus personnelles pour s’adapter à sa morphologie et sa personnalité. Je prends toujours cela très à coeur et donne des conseils honnêtes, parce que mon rôle est qu’elle trouve la robe qui lui conviendra en tout point, que ce soit dans un de mes showrooms ou non. On parle de la robe qui l’habillera pour un des moments les plus importants de notre vie, pas d’une simple tenue pour l'été. Et il y a ce moment très privilégié et empli d'émotions que je partage avec elle lorsqu’elle trouve enfin SA robe. Je le vois dans ses yeux, et je pense que Jessie et Adélaïde des showrooms à Paris et Marseille pourront le dire tout autant. Elle se sent belle et libre : c’est toujours très émouvant à voir. C’est aussi pour cela que je fais ce métier. Je ne compte plus les fois où j’en ai eu la chair de poule... Je crois que c’est ce qu’on appelle une passion, non ? Pouvoir sublimer la femme qu’elle est, sans la trahir ni la cacher, mais la mettre en avant de tout son être.

En amont, en qualité de directrice artistique de ma maison, il y aussi la phase de collection, recevoir les matières de mes fournisseurs favoris et être impatiente de coucher sur le papier à dessin les idées que j’ai en tête. On échange régulièrement avec Anne, ma modéliste aux doigts de fée, qui partage la même passion : on peut passer des heures à parler de détails et de nouveaux modèles ou de broderies.

LA QUESTION BONUS : La femme Christina Sfez pour toi, elle est… 

Libre et épanouie.

Se libérant de tous éventuels complexes, elle s’aime telle qu’elle est, ainsi on le perçoit, on le ressent par sa gestuelle, sa posture, son regard… Cela nous touche et nous invite à l’aimer pour ce qu’elle est. Tout simplement.”

Photo Time of Joy

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